mardi 6 mai 2025
LE BLOG DE PATRICE GIBERTIE
En route pour le programme Aktion T4, pour éliminer les handicapés et faire des économies et en 2020 l’euthanasie par Rivotril fut un succès avec ses brigades de la mort
Par pgibertie le 6 Mai 2025
Après les lois de ségrégation sanitaire pompées sur celles de Vichy, voici celle sur l'aide à mourir sur le modèle nazi de l'Aktion-T4.
En 2020 il y eut Groupes Intervention Rapide, les brigades de la mort chargées d'assassiner les personnes âgées à coups de Rivotril sans qu'il y ait la moindre preuve qu'elles avaient le covid. suivante, ce seront les Brigades d'Euthanasie Compassionnelle, dans l'enthousiasme général...
Retour sur la commission Ciotti et ses témoignages
"[L'audition des syndicats de l'AP-HP à l'assemblée nationale a confirmé l'existence de groupes d'intervention rapide (rivotril) au moment de la vague covid-19. Il faut voir la vidéo de l'audition ou lire le verbatim pour avoir l'info. Elle ne figure pas dans le rapport]" pic.twitter.com/JP6XWNNeyS
— Dover63 (@Dover63A) November 13, 2023
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/covid19/l15covid191920035_compte-rendu#
M. Éric Ciotti, rapporteur. Permettez-moi, tout d’abord, d’exprimer ma reconnaissance personnelle et, je crois, celle de la mission, à l’ensemble des personnels soignants que vous représentez. Le professionnalisme, l’engagement et la détermination de tous les personnels soignants, à l’hôpital public, dans les établissements privés, les EHPAD, les établissements médico-sociaux et les services de soins à domicile, font naturellement partie des points positifs, et je tiens à vous dire notre immense gratitude. Si le système a tenu, malgré les conditions difficiles que vous avez rappelées, c’est grâce à vous.
Cette audition est très importante, car c’est la première fois, me semble-t-il, que nous entendons des personnels qui ont été confrontés directement aux difficultés, sur le terrain. Vos propos sont un peu éloignés de la parole plus officielle que nous avons entendue jusqu’à présent – un grand quotidien parlait hier de « positive attitude »
La plupart d’entre vous ont dit que des choix ont été faits en ce qui concerne la prise en charge des patients. C’est une position, voire une accusation, extrêmement grave, qui est contestée sur le plan médical : on nous dit que tout le monde a été accueilli. Sur quoi votre affirmation repose-t-elle ? Vous avez indiqué que des choix ont été faits à cause d’un manque de lits, ce qui a sans doute coûté des vies. Avez-vous des éléments quantitatifs et concrets ? C’est une question extrêmement importante sur laquelle il faut faire la lumière. Comment ont été effectués les choix faits dans les services de réanimation ? En avez-vous été témoins ?
Mme Petit a évoqué une instruction ministérielle du 31 mars, recommandant le maintien en EHPAD ou à domicile des personnes âgées. Nous souhaiterions que vous nous transmettiez ce document, si vous l’avez, car il nous a toujours été dit qu’il n’y avait aucune instruction de cette nature. Les conséquences sont extrêmement graves : Mme Cornière a évoqué l’exemple de Saint-Dizier, où l’on a regardé les gens mourir sans rien faire. Cela rejoint ce que j’ai connu dans mon département mais ce point a toujours été contesté par les autorités de tutelle. Si l’on n’a pas hospitalisé des personnes âgées en EHPAD, alors elles ont très souvent été conduites sur un chemin fatal, en l’absence de prise en charge. Avez-vous des éléments chiffrés et des exemples concrets à nous apporter ? Avez-vous été directement témoins de telles situations ?
M. Maxime Sorin. Quand j’ai parlé de choix, il s’agissait du matériel. Je suis intervenu à plusieurs reprises à la suite de ce qu’on a entendu à la radio ou à la télévision : on n’a pas fait des choix s’agissant des patients. Il existe des critères préétablis en matière de réanimation, et tous les patients sont examinés. J’ai vu des médecins faire des semaines interminables, avec parfois trois ou quatre gardes de vingt-quatre heures par semaine, pour voir un maximum de patients dans les services covid-19, et des salles de réveil réquisitionnées pour servir de chambres de réanimation.
Accepter un patient en réanimation est un choix difficile et lourd de conséquences. Il y a, ensuite, tout un processus de réadaptation, également très difficile et très lourd. Si un patient n’entre pas en réanimation, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de lits, mais parce qu’il peut y avoir, par la suite, des conséquences très graves et qu’il est difficile de se remettre de deux semaines de réanimation : il y a beaucoup de médicaments et beaucoup de manipulations, le corps est en souffrance. Je n’ai vu, à aucun moment, en réanimation, un médecin se poser la question : « j’ai deux patients, je choisis lequel ? ». À mon sens, cela n’est pas arrivé, et je pense qu’il y aurait une levée de boucliers si cela devait se produire.
Il faut reconnaître le professionnalisme du personnel paramédical et médical. Chacun a pris ses responsabilités, en évaluant le bénéfice et le risque – c’est ainsi que l’on travaille en médecine. Il n’y a pas eu de choix sur le plan humain. Je me suis peut-être mal exprimé lorsque j’ai évoqué des choix.
M. Éric Ciotti, rapporteur. Vous avez indiqué que des choix ont été faits, ce qui a coûté des vies.
M. Maxime Sorin. Je faisais référence aux EHPAD : on a beaucoup tardé. Ce sont des lieux de vie médicalisés, il y a des médecins coordonnateurs qui permettent de gérer les prises en charge, ou plus exactement les prises en soins. La descente des informations a pris du temps.
M. Éric Ciotti, rapporteur. Ce que vous avez dit concernait donc l’hospitalisation des personnes âgées en EHPAD.
M. Maxime Sorin. Mes propos manquaient de clarté, excusez-moi.
M. Olivier Youinou. Je n’ai pas la même approche. Je pense que des choix ont été faits, en particulier dans les EHPAD.
Outre la note ministérielle qui a été évoquée, il y a eu le décret n° 2020-360 du 28 mars 2020, « complétant le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire », dit décret rivotril. Dans le contexte de la crise liée au covid-19, on a jugé que des patients, essentiellement parce qu’ils étaient âgés, avaient une balance bénéfice-risque qui conduirait les réanimateurs à dire qu’ils auraient du mal à les sortir de la réanimation, mais cela reposait sur des données statistiques et non sur des données réelles, sur des études cliniques.
C’est particulièrement vrai au sujet de l’hospitalisation à domicile (HAD) – je pensais qu’Astrid Petit en parlerait. On a mis en place à l’Assistance publique des groupes d’intervention rapide (GIR). Vous imaginez, rien que sur le plan lexical, ce que cela peut vouloir dire – on n’est pas tellement dans le champ hospitalier. Les équipes hospitalières intervenaient dans les EHPAD pour mettre en place un protocole préétabli, faisant notamment appel au rivotril, pour des personnes âgées présentant une dépression respiratoire.
M. Éric Ciotti, rapporteur. C’est un protocole de fin de vie.
M. Olivier Youinou. C’est ce qui a été appelé le « protocole palliatif covid ».
Je voudrais relayer le témoignage de collègues qui ont dû mettre en place ce protocole sans avoir avec eux le médecin de l’EHPAD ou celui de l’HAD. Ils ont dû agir sur les dires d’un médecin d’un EHPAD, qui avait téléphoné à son collègue de l’HAD après avoir jugé que le patient était en dépression respiratoire et qu’il fallait mettre en œuvre le protocole palliatif. La charge a pesé sur le personnel non médical, ce qui est particulièrement lourd. Nous ne sommes pas formés à cela. C’est quelque chose qui doit être partagé, collectivement, et on ne doit pas découvrir le tableau clinique quand on arrive dans l’établissement. C’était particulièrement dur, et cela reste encore très présent dans les esprits. Les collègues ont du mal à s’en sortir. Quand bien même il serait exact que ces patients auraient eu des difficultés à sortir de réanimation, le sentiment qui reste est qu’on ne leur a pas donné toutes les chances.
M. Éric Ciotti, rapporteur. J’aimerais que l’on approfondisse ce point, car ce que vous dites est extrêmement grave. Des milliers de vies humaines sont concernées. Vous nous dites que, dans ces protocoles, aucun médecin n’est intervenu, sauf par téléphone. Dans un EHPAD, il y a un médecin coordonnateur : lui a dû voir le patient. Il a saisi le SAMU, l’hôpital, la HAD, avec un refus de prise en charge et la mise en place du protocole ; comment tout cela s’articule-t-il chronologiquement ?
M. Olivier Youinou. Je ne travaille pas en HAD, ce sont des témoignages qui me sont remontés. Le médecin de la HAD avait visiblement visité le patient et jugé que son état était grave, avec détresse respiratoire ; il a appelé le collègue de la HAD pour une prise en charge palliative du covid-19 sur ce patient. Celui-ci a dépêché une équipe à l’EHPAD pour la mise en place du protocole, qui consiste notamment en injection de rivotril par infuseur.
Mme Astrid Petit. Je travaille en HAD. Je ne suis pas infirmière mais sage-femme, j’ai donc vu des patientes covid qui étaient plutôt en forme, dirons-nous.
Ce que dit M. Youinou est vrai. Il a été mis en place, en catastrophe, une organisation ad hoc de prise en charge de patients en fin de vie, compte tenu du nombre de patients âgés qui étaient malades, mais selon un circuit que nous n’avions pas imaginé jusqu’alors. En HAD, il faut qu’un médecin voie le patient, que l’entrée soit préparée, que toutes les prescriptions soient là, qu’on ait un dossier, un accord du patient ou de la famille. Là, des GIR ont été établis.
M. Éric Ciotti, rapporteur. Les GIR sont-ils spécifiques à l’AP-HP ?
Mme Astrid Petit. Oui, mais les 15 000 morts dans les EHPAD n’étaient pas tous en Île-de-France, c’est valable ailleurs aussi. Nous avons eu des entrées en HAD selon de tout autres protocoles que les protocoles habituels de soins palliatifs, avec du matériel covid, c’est-à-dire des infuseurs, dont les débits sont moins précis que les pousse-seringues. Nous avons eu aussi parfois des entrées la nuit. Dans certains EHPAD – nous avons des photos –, le numéro de la HAD était collé directement sur la porte, et l’infirmière ou l’aide-soignante de l’EHPAD de garde de nuit téléphonait. Il y a bien sûr un médecin d’astreinte en HAD, qui faisait les prescriptions, mais ce sont les infirmières qui se déplaçaient pour voir le patient et démarrer le traitement – qui n’était d’ailleurs pas un traitement.
M. Julien Borowczyk, vice-président. Ces recommandations dont vous parlez valaient-elles pour l’ensemble du territoire national ? Étaient-elles diffusées et appliquées sous contrainte administrative aux médecins et aux centres 15 s’agissant de l’entrée en hospitalisation ?
Vous nous dites que des soins palliatifs ont été mis en place mais sans, en amont, évaluation systématique par un médecin du rapport bénéfices-risques pour chaque patient, avec une prescription pour chaque patient – c’est bien cela ? Votre collègue parlait pourtant d’un protocole habituel, avec une évaluation bénéfices-risques par patient.
Mme Astrid Petit. Il y avait évidemment une prescription nominative.
M. Julien Borowczyk, vice-président. Était-elle précédée d’un avis médical balançant les bénéfices et les risques pour chaque patient ?
Mme Astrid Petit. Je ne peux pas vous affirmer que tous les patients entrés en HAD ont vu un médecin au moment de l’entrée.
M. Julien Borowczyk, vice-président. Certains patients n’ont donc pas été vus par un médecin avant de recevoir un traitement injecté ?
Mme Astrid Petit. Quand un patient entrait de nuit en HAD, je ne peux pas affirmer qu’il a forcément été vu par un médecin au moment de l’entrée.
M. Julien Borowczyk, vice-président. Sous quelles prescriptions les injections étaient-elles réalisées et par qui ?
Mme Astrid Petit. Ce pouvait être l’infirmière qui, surtout la nuit, décrivait par téléphone l’état clinique du patient au médecin pour ajuster une prescription.
M. Gilles Gadier. Nous ne sommes pas médecins ; ce que nous vous disons nous est remonté du terrain. Nous décrivons le contexte général auquel les personnels ont été confrontés. Je vous engagerais à regarder combien il y a eu de morts dans les EHPAD, combien de résidents des EHPAD sont décédés du covid, combien ont été transférés à l’hôpital, et à comparer avec les personnes qui, hors des EHPAD, ont été atteintes du covid et prises en charge à l’hôpital. Cette indication serait intéressante pour voir si les 15 000 décès des EHPAD sont une situation normale. Si une très faible proportion de ces résidents a transité par l’hôpital, on pourrait alors imaginer que des choix ont été faits.
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